2 March 2017
Dans la section « débats » de La Presse +, M. Égide Royer propose une grille de correction pour évaluer le travail du ministre de l’Éducation concernant la future politique de la réussite éducative.
Puisqu’il y a autant d’outils que d’évaluateurs et que nous n’avons pas tous les mêmes cibles, voici les critères de correction que la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) utilisera pour vérifier si les demandes des 27 000 membres que nous représentons seront satisfaites.
Nous utiliserons la même pondération que M. Royer, accordez 0 ou 1 point, selon que les éléments suivants sont absents ou présents dans le texte de cette politique.
- Le ministre ajoute, de manière significative, des ressources de soutien et professionnels en services directs aux élèves afin de répondre aux besoins de prévention ainsi que d’évaluation et d’intervention auprès des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage et auprès des élèves à risque. Il tiendra également compte des spécificités des Premières Nations et des Inuits.
- Pour aider à identifier les besoins particuliers, le ministère demandera que le personnel oeuvrant au niveau des services directs aux élèves soit mis à contribution, car ils ont des échanges fréquents avec tous les élèves, plus spécifiquement lorsqu’il y a un conflit entre deux élèves ou une problématique avec un plus grand groupe.
- Le ministère, en plus d’accorder des ressources à l’intégration des élèves HDAA dans les classes régulières, s’assurera que ces enfants bénéficieront de ces services dans les groupes au service de garde. La plupart du temps, les services n’accompagnent pas l’élève sur l’heure du midi ou à la fin des classes. La problématique de la difficulté d’adaptation ne se règle pas lorsqu’il n’y a pas d’apprentissage systématique. Le problème est même, parfois, amplifié lorsqu’il se retrouve avec un plus grand nombre d’élèves.
- Le ministère réduira la précarité pour permettre une équipe multidisciplinaire efficace. Il fera en sorte que le poste de technicienne en éducation spécialisée ne soit réduit et passe, par exemple, de 27 heures à 14,5 heures l’année suivante. Il pensera à la continuité des services.
- Le ministre dégagera des ressources afin de soutenir les élèves ayant des besoins particuliers qui fréquentent la formation professionnelle et l’éducation des adultes.
- Le ministre diminuera graduellement le financement des écoles privées de façon à en venir à cesser toute subvention tout en assurant l’intégration du personnel de ces écoles privées au réseau public d’éducation.
- Le ministre reconnaîtra, valorisera et protégera l’expertise publique développée spécifiquement dans le réseau scolaire.
- Le ministère rendra disponibles les services de soutien nécessaires pour soutenir le personnel enseignant et professionnel dans leurs tâches.
- Le ministère fera en sorte que les besoins particuliers des élèves soient comblés lorsqu’ils poursuivent leur scolarisation à l’école secondaire, ainsi qu’à l’éducation des adultes et à la formation professionnelle. Il reconnaîtra que le personnel de soutien pourra être d’un grand support avec ces clientèles.
- Le ministère respectera la spécificité de la mission, des mandats et de l’expertise de chacun, dans une perspective de complémentarité, dans le cadre de partenariats et collaborations convenus avec différents organismes.
Résultat ______/10
Interprétation des résultats.
*de 8 à 10 : de très bon à excellent.
La situation de la réussite éducative au Québec s’améliorera rapidement et nous aurons un système d’éducation qui fera l’envie de bien des pays.
*de 5 à 7 : de faible à passable.
Les problèmes continueront dans les milieux de l’éducation et les enfants en feront les frais.
*4 ou moins.
Le ministre et le ministère passeront à côté des objectifs et il faudra une nouvelle consultation nationale sur la réussite éducative. Malheureusement, si cette note est atteinte, il y aura des répercussions regrettables sur les élèves.
Complément d’information :
Malgré ce que l’on pourrait penser, le personnel de soutien occupe une place importante dans le milieu de l’éducation. Chaque jour, chaque élève croise un membre du soutien entre 20 et 25 fois.
Que ce soit en appui aux enseignants, aux professionnels, au personnel de direction, aux parents, aux élèves et à la commission scolaire, le personnel de soutien est essentiel à l’école québécoise.
À la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), nous représentons plus de 81 corps d’emplois, allant du service direct aux élèves au personnel de soutien administratif, en passant par le personnel manuel, technique et paratechnique.
Le personnel de soutien contribue donc à la réussite éducative de plusieurs façons. Dans la vie scolaire, le portrait global est beaucoup plus vaste.
Le personnel de soutien scolaire est un incontournable, il faudrait même davantage y faire appel pour répondre aux besoins des élèves. Que ce soit par les biais des techniciens en loisirs, des techniciens en éducation spécialisée, en travail social, en toxicomanie, en organisation scolaire, du personnel manuel, etc.
De plus, il s’agit de gens qui ont un suivi au niveau des antécédents criminels qui permettent de prévenir bien des situations à l’égard de la sécurité des enfants. Nous déplorons d’ailleurs la présence d’organismes communautaires et d’entreprises privées au sein de nos établissements qui ne respectent pas la même rigueur à cet effet.
Le personnel de soutien dans les milieux permet, finalement, une meilleure continuité des valeurs de la société québécoise.